que au sommet lorsqu’une oie l’aperçut. Comme elle pensait bien qu’un renard ne s’était pas glissé parmi elles dans une bonne intention, elle se mit à crier : « Gare, oies sauvages ! Gare ! » Le renard se jeta sur elle et la mordit au cou, peut-être surtout pour la forcer à se taire, mais les autres oies avaient déjà entendu le cri et s’élevèrent rapidement en l’air. Les autres animaux virent alors sur la colline désertée par les oies Smirre, le renard, une oie morte dans la gueule.
Il avait rompu la trêve du jour des jeux : il fut condamné à une punition si sévère que toute sa vie il allait regretter de n’avoir pas su maîtriser son désir de se venger d’Akka et de sa bande : une foule de renards l’entourèrent rapidement et le condamnèrent, selon la vieille coutume, à l’exil. Aucun des renards n’essaya d’atténuer la peine, car ils savaient tous qu’en ce cas, ils seraient à jamais chassés de la place des jeux, et qu’on ne leur permettrait jamais d’y revenir. En conséquence, l’exil fut unanimement prononcé contre Smirre, le renard. Défense lui était faite de séjourner en Scanie. Il était forcé de quitter sa femme et ses parents, les districts de chasse, demeures, refuges et caches qu’il avait possédés, pour chercher fortune ailleurs. Et pour que tous les renards sussent que Smirre était proscrit, le doyen des renards lui mordit la pointe de l’oreille droite. Tout de suite les jeunes renards commencèrent à glapir, assoiffés de sang, et se jetèrent sur Smirre. Il ne lui resta qu’à prendre la fuite, et poursuivi par toute une bande de jeunes renards il détala sur les pentes du mont Kullaberg.
Pendant ce temps, les gelinottes et les coqs de bruyères jouaient leur jeu. Mais ces oiseaux s’absor-