égaux, M. Ermenrich s’amusait à des tours d’adresse. Tantôt il restait immobile à une hauteur vertigineuse, planant dans l’air sans remuer les ailes, tantôt il se précipitait en bas si vite qu’il semblait, telle une pierre, devoir s’abîmer sur le sol. Ou encore il s’amusait à tourner autour d’Akka en cercles de plus en plus étroits comme un tourbillon. Le gamin n’avait jamais rien vu de pareil, et tout en éprouvant une peur constante, il dut s’avouer qu’il n’avait pas su jusqu’ici ce que c’était qu’un beau vol.
On ne fit qu’un arrêt en route, au Vombsjö, où l’on rejoignit la bande d’Akka. Puis on vola droit sur Kullaberg.
On descendit sur le sommet de la colline réservée aux oies sauvages ; en promenant ses regards sur les hauteurs environnantes, le gamin reconnut sur l’une les bois aux nombreux andouillers des cerfs, sur une autre les huppes grises des hérons. Une colline était rouge de renards, une autre noire et blanche d’oiseaux marins, une autre encore grise de souris et de rats. Une colline était occupée par des corbeaux noirs qui ne cessaient de croasser, une autre par des alouettes incapables de rester en place : à chaque instant, elles s’élançaient dans l’air en chantant d’allégresse.
L’usage voulait que les corneilles commençassent les jeux et les exercices du jour par une danse aérienne. Elles se divisèrent en deux groupes que l’on vit voler l’un vers l’autre, se rencontrer, se séparer, et puis recommencer. Cette danse comprenait plusieurs reprises ; aux spectateurs qui n’étaient pas au courant des règles, elle parut un peu monotone. Les corneilles en étaient très fières, mais les autres animaux furent contents lorsque ce fut fini. Cette