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le merveilleux voyage de nils holgersson

Or, bien que l’air soit limpide et que rien n’arrête le regard, les quadrupèdes ne voient pas venir les oiseaux. C’est étrange, car le soleil est déjà levé, et les oiseaux auraient dû être en route. On n’aperçoit que de petits nuages noirs qui passent sur la plaine. Mais voilà ! Un de ces nuages se dirige vers Kullaberg en suivant la côte du Sund. Arrivé au-dessus de la place des jeux, il s’arrête, et soudain tout le nuage n’est que chants et trilles et musique. Il monte et s’abaisse, remonte encore, redescend, et ce ne sont que chants et trilles et musique. Enfin tout le nuage s’abat sur une colline, tout le nuage d’un coup, et instantanément la colline disparaît, cachée par des alouettes grises, de beaux pinsons rouges, gris et blanc, des étourneaux tachetés et des mésanges d’un vert jaune.

Bientôt une brume légère passe sur la plaine. Elle ralentit son allure au-dessus de chaque groupe de maisons, au-dessus des chaumières et des châteaux, des hameaux et des villes : et chaque fois elle semble aspirer du sol une petite colonne tourbillonnante de grains de poussière grise. Elle grandit, grandit, et lorsqu’enfin elle se dirige vers Kullaberg, ce n’est plus une brume inconsistante, mais un nuage compact, si vaste que son ombre s’étend sur le sol de Höganäs à Mölle. Lorsqu’il s’arrête au-dessus de la place des jeux, il cache le soleil ; un bon moment il pleut des moineaux avant que ceux qui volaient au centre du nuage ne voient la claire lumière du jour.

Mais voilà le plus gros des nuages d’oiseaux qui arrive. Il est formé de bandes d’oiseaux venus de partout. Il est d’un gris bleu lourd, et ne laisse pas percer un seul rayon de soleil. Il vient, sombre et terrifiant comme un nuage d’orage. Il retentit d’un tapage in-