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— Que le Seigneur Dieu soit loué et honoré ! fit subitement Jan Hœk.

Tous le regardèrent.

— Je n’ai vu ici-bas, dit-il, que des hommes méchants et des femmes méchantes, de la haine partout, dans les forêts et dans les montagnes. Mais cette femme est bonne, et loué soit Dieu qu’elle ait passé dans ma maison !

Il se pencha sur Gösta et lui prit la main.

— Nous avons été tous les deux, dit-il, de mauvais hommes. Il s’agit d’expier maintenant. Suis-la…

Le lendemain, le vieux Jan Hœk descendit chez le commissaire de police.

— Je veux porter ma croix, dit-il. J’ai été un homme mauvais et c’est pourquoi j’ai eu des fils mauvais.

Il pria qu’on le mît en prison à la place de son fils ; mais, comme bien l’on pense, cette grâce lui fut refusée.

CHAPITRE XXVII
LA MORT DE LA COMMANDANTE

Quelques jours avant la Noël, la Commandante se mit en route pour Ekebu, mais ce ne fut que la veille de Noël qu’elle y parvint. Elle tomba malade pendant le voyage, très gravement malade. Cependant on ne l’avait jamais vue plus douce.

La fille du pasteur de Brobu qui était allée la chercher et qui était restée auprès d’elle à la forge sous les forêts d’Elfdalen depuis le mois d’octobre, était assise à ses côtés