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des terribles avalanches qui, en hiver, glissant soudain des hauteurs que nous côtoyons, pourraient broyer les trains et les précipiter au fond de la vallée qui roule des eaux tumultueuses. Grâce à ce tunnel, les dangers du voyage n’existent plus : les avalanches peuvent passer au-dessus de la voie, sans que les voyageurs en aient même connaissance.

À ce propos, M. Séverin a rappelé que la construction du Pacifique Canadien à travers les Rocheuses s’est faite sans qu’il y ait eu une seule perte de vie, fait peut-être unique dans l’histoire des chemins de fer.

À peine avons-nous franchi la chaîne maîtresse, que nous en escaladons une autre. Ceci me donne l’occasion de consulter la carte géographique, et je constate que la Colombie canadienne renferme quatre chaînes de montagnes et un vaste plateau. Ce sont d’abord les Rocheuses, que nous venons de franchir ; elles sont les plus hautes de toutes, mais comme elles reposent sur une base très large, faite en gradins, leur ascension est rendue plutôt facile. Vient ensuite la chaîne des Selkirk, si étroite qu’elle rappelle une lame de couteau ; de chaque côté coulent des fleuves rapides, le Columbia et le Fraser, qui descen-