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étonnés en parcourant cette vallée du Nil, c’est la disproportion entre la maison de terre du fellah, c’est-à-dire le paysan actuel d’Égypte, et les ruines des temples colossaux de l’antiquité.

Le Nil déborde chaque année : ses inondations fertilisent les terres. En 1902, les Anglais ont construit le barrage d’Assouan, sur le Haut-Nil, ce qui permet d’irriguer une plus grande étendue de terre en culture.

20 mai. — Nous revoici en mer, à bord d’un paquebot français, en route pour Marseille, via Naples. Ce qu’on ne peut manquer d’admirer sur cette Méditerranée, c’est la couleur profondément bleue de ses eaux et de son ciel ; ce sont encore les éblouissants levers de soleil.

Nous passons en vue de l’île de Crète, qui fut longtemps dominée par les Turcs et qui commence à jouir d’un peu de liberté. J’allais bientôt m’en rendre compte, les pays baignés par cette mer sont loin d’être copieusement arrosés de pluie. Mais, grâce à son soleil si généreux, c’est le pays des olives, du raisin, des palmiers et des vers-à-soie.

Dans le monde méditerranéen, les maisons ne sont guère isolées et disséminées ; mais on les trouve plutôt groupées en petits villages, en petites villes, généralement autour d’un rocher plus ou moins âpre ou sur la plage arrondie que terminent deux promontoires.

23 mai. — Voici Naples et son volcan, le Vésuve. Il y a un dicton italien qui dit : « Voir Naples et mourir ». Ces messieurs trouvent le pays enchanteur, mais ils n’ont pas du tout l’intention d’y mourir. Rome est notre prochaine étape.

(À suivre)
Philéas LACHANCE.