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un livre, presqu’aussi facilement que si nous eussions été en plein jour.

8 février. — Les anciens disaient qu’il faut marquer les jours heureux d’une pierre blanche. Celui-ci, tout en méritant d’être compté comme tel, n’en restera pas moins marqué dans ma mémoire comme un jour de déluge, — et pourtant il n’y eut ni pluie, ni averse du ciel.

Voici ce qui est arrivé. C’est la coutume, — une bien vieille coutume, paraît-il, — de célébrer par des divertissements le passage sous l’équateur, ce que les marins appellent « passer la ligne ». Or, autrefois on imposait la baignade au voyageur qui franchissait l’équateur pour la première fois, de nos jours, on l’arrose copieusement, en lui faisant prendre un bain sur le pont. Les passagers se prêtent avec plus ou moins de bonne grâce à ce traditionnel usage. Pourquoi, en effet, ne pas y aller de bon gré ? Bain sur le pont, ou dans la cabine ? Ici, la différence en vaut guère la peine.

11 février. — Encore et partout des îles, des palmiers, des lianes, des fruits tropicaux, des pirogues chargées d’indigènes au teint bronzé. La mer est parsemée de hauts-fonds et d’écueils. Des pirogues qui nous entourent, au moindre arrêt, il sort des plongeurs qui vont chercher des pièces blanches, que les passagers ont lancées au fond de l’eau bleue et limpide.