Page:Laforgue - Poésies complètes.djvu/287

Cette page a été validée par deux contributeurs.
267
derniers vers

Durcissez, durcissez,
Vous, caillots de souvenir !)

— « Allons, les poteaux télégraphiques
« Dans les grisailles de l’exil
« Vous serviront de pleureuses de funérailles ;
« Moi, c’est la saison qui veut que je m’en aille,
« Voici l’hiver qui vient.
« Ainsi soit-il.
« Ah ! soignez-vous ! Portez-vous bien.

« Assez ! assez !
« C’est toi qui as commencé !

« Tais-toi ! Vos moindres clins d’yeux sont des parjures
« Laisse ! Avec vous autres rien ne dure.
« Va, je te l’assure,
« Si je t’aimais, ce serait par gageure.

« Tais-toi ! tais-toi !
« On n’aime qu’une fois ! »

Ah ! voici que l’on compte enfin avec Moi !

Ah ! ce n’est plus l’automne, alors,
Ce n’est plus l’exil,