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ŒUVRES COMPLÈTES DE JULES LAFORGUE

d’artistes, tous parfaitement inconnus. Et des devises ; d’abord la devise philosophique, bien allemande, toujours vide, comme : « Le temps va vite vers l’éternité », puis la devise artistique : « Dieu a créé l’être de l’argile, essaye, c’est aussi en ton pouvoir. » Une copie du faux Rubens du musée. À cette cave se rattache, en montant quelques marches, une salle plus claire où l’on expose à l’occasion les « tableaux à sensation » qui traversent Berlin : le Christ, de Munkacsy, les Deux Sœurs, de Giron, la Jacquerie, de Rochegrosse, etc…

Les Salons berlinois sont chose irrégulière ; on n’a pas de local. Il y a des années où, tout bonnement, il n’y a pas de Salon. L’entrée est de 50 centimes. Ce n’est pas le lieu, et ce serait surtout hors de ton de parler de l’art allemand. En mettant de côté l’extraordinaire génie qui s’appelle Adolphe Menzel, cet art vient après l’art français, belge, hollandais, italien, espagnol.

À une vitrine de fournitures d’art, une brochure : Pour devenir connaisseur en peinture en soixante minutes. Deuxième édition.

Autant la critique musicale est intéressante et compétente dans les moindres feuilles quotidiennes, autant la critique d’art est nulle.