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BERLIN. LA COUR ET LA VILLE

L’Allemand fume partout. Dans un magasin, il garde son cigare. À la dernière exposition des beaux-arts de Berlin, l’entrée des salles de tableaux portait une pancarte : « Défense de fumer ».

On imagine la quantité d’articles qui font cortège à la dégustation du cigare. Partout des services en cuivre poli ou en bois. La plupart des Allemands ont parmi les breloques de leur chaîne de montre un petit instrument pour couper la pointe des cigares.

Les magasins qui vendent la grande pipe allemande avec fourneau de porcelaine peint du portrait de l’empereur, de Bismarck, etc… abondent. On fume ces pipes, elles sont vraiment nationales, et M. de Bismarck est vendu en statuette assis dans son fauteuil et tenant ce calumet. Mais même de dimensions portatives, on ne voit jamais ces pipes dans la rue, à la brasserie, etc… Il faut, pour en voir, entrer chez un étudiant, par exemple. Il m’est cependant arrivé de voir, par quelque soir d’été, un concierge prendre le frais devant sa porte et fumant la grande pipe.

Mais, au fond, il n’y a que le cigare et de plus en plus.