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VII
INTRODUCTION

daires ou d’un grand nombre de ses Notes de carnets, n’est pourtant aucunement dénué d’intérêt

Il est probable que le jeune lecteur de l’Impératrice n’avait pas tardé à noter quelques-unes de ses impressions d’Allemagne : un an à peine après son arrivée à Berlin, à la fin de 1882, il écrivait à son ami Charles Henry : « J’essaierai aussi des croquis berlinois pour la Vie Moderne. » L’intention de publier ces notes n’eut pas alors de suite et ce n’est qu’après avoir quitté l’Allemagne sans espoir de retour et lorsqu’il lui fallut faire flèche de tout bois contre la pauvreté et la maladie menaçantes, qu’il s’employa à faire la somme des impressions qu’il avait reçues de la cour et de la ville, à Berlin.

Il est certain que ce dessein s’était ancré dans son esprit en même temps qu’il décidait de résigner son emploi à la Cour, puisque deux mois avant d’avoir instruit l’Impératrice de son intention, il en faisait part à son frère et lui annonçait sa résolution d’aller s’établir à Paris : « J’y publierai au plus tôt un livre : Berlin, dans la rue, ce que je n’aurais jamais pu faire en acceptant