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ŒUVRES DE JULES LAFORGUE

s’il ne la veut pas, par dépit de n’avoir pas la mienne, après cependant l’avoir commandée et bien qu’il soit l’homme le plus artiste de Berlin (il a une douzaine d’impressionnistes, un Diaz, etc…) et un des plus riches, eh bien, si Cros le veut, je la garderai pour ma bonne jouissance et la lui paierai quand je pourrai.

Quant à mon pauvre bouquin, je trouve sa note effrayante[1]. Figurez-vous que, par suite d’un tas d’ennuis, je vis en ce moment sur mon trimestre avril-juillet et que par suite d’etc…, etc… je ne pourrai donner 700 frs à un imprimeur qu’au premier janvier prochain, sans acompte possible que 300 frs en juillet. — Mais trouveriez-vous donc bien une machine riche en papier vergé ? Ne vaut-il pas mieux s’adresser à cet idéal Léon Vanier sur le quai avant d’arriver à Notre-Dame, Léon Vanier qui imprime sur un divin papier d’épicerie des vers de Verlaine, Valade, etc. On lui commanderait une édition, le moins d’exemplaires possible, de 3e classe (comme aux pompes funèbres) et on lui donnerait 300 frs en juillet. — Ce Lemerre me semble

  1. Le recueil des Complaintes, pour lequel, à ses frais, Jules Laforgue s’efforçait alors, par l’entremise de M. Charles Henry, de trouver un éditeur à Paris.