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LETTRES 1883-1887

voir Delcassé[1] et que j’avais dîné avec lui, et qu’il a publié une brochure politique intitulée Hervé… où allons-nous ?

Je n’ai pas revu Bourget. Charlot t’a-t-il encore répondu ? Tous ces jours-ci je suis pris par Riemer qui a ses congés de la Toussaint.

Hier encore, nous avons été ensemble à la gare de Lyon chercher Rieffel qui, après avoir séjourné à Constantinople, a parcouru l’Italie. C’est un singulier individu.

Tu sais comme on s’ennuie les jours de fêtes : tous ces gens endimanchés. Puis, on ne sait où aller, et impossible de passer l’après-midi chez soi, seul.

Hier Riemer et moi avons été à vêpres à Notre-Dame. C’était l’archevêque qui officiait.

Riemer a fait des calembours. Il a des habits neufs — et comme il était cynique, je lui disais qu’il était un satyre. Oui, a-t-il répondu, un satyre, mais nippé (ménippée). Revu aussi Soula et Pérès[2].

  1. Théophile Delcassé (1855-1923), qui fut l’homme politique que l’on sait, avait été, tout jeune homme, de novembre 1870 à décembre 1872, répétiteur au lycée de Tarbes où il avait eu Jules Laforgue et son frère Émile parmi ses élèves. Il avait apprécié la vivacité d’esprit de l’enfant, et leurs relations se poursuivirent quelques années plus tard à Paris, où Théophile Delcassé abandonna l’enseignement pour le journalisme, puis pour la politique. Delcassé donna, en 1885, à la République Française, un compte rendu des Complaintes.
  2. Anciens condisciples du lycée de Tarbes.