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ŒUVRES DE JULES LAFORGUE

avec le Rhin sous ma fenêtre, une photo de Velasquez devant moi, fumant les pipes, regardant mes complaintes. J’en ai 30 à 40. Je les mettrai au net pour un imprimeur, que ça paraisse et qu’on n’en parle plus. Comme vous passerez votre 14 juillet enfermé chez vous, vous pouvez m’écrire quelques lignes pour me tenir au courant de vos fermentations littéraires et autres.

Et le barde de la rue d’Enfer ?

Et les idiots de l’incident Corot-Trouillebert[1] ?

Voyons, que se passe-t-il à Paris, ou du moins dans le petit Rambouillet faisandé de Marie Krysinska. Le feu d’artifice Rollinat est-il mort à jamais ? Que fait B***, ce doux ?

Et Antoine Cros, ce primitif ?

Et Charles Cros ?

Avez-vous fait la connaissance d’un vrai peintre ayant un œil ? D’un musicien ? D’un véreux ? Que savez-vous de Kahn ? est-il au Tonkin ? Non. Mais il doit être sur la fin de sa captivité.

J’ai fait venir la Sagesse de Verlaine. Trois ou quatre pièces de lui, voilà qui enfonce toutes les Chansons des Gueux, toutes les Sully-Prudhom-

  1. Peu après une vente, Alexandre Dumas fils avait découvert qu’un tableau qu’on lui avait vendu pour un Corot n’était qu’un Trouillebert.