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LETTRES 1883-1887

Je vais demain à Dusseldorf[1]. (J’ai été à Dresde.) — Voir l’Innocent VI de Velasquez à Londres et mourir.

J’irai peut-être à Munich. J’espère que vous ne trouverez pas mes conclusions trop exclusives. (D’autre part, vous savez que ma position ici n’a rien à voir là-dedans.)

Connaissez-vous la petite manière de Menzel ? — En somme, je crois y voir de plus en plus clair.

J’ai passé des midis sur les hauteurs de Bade à m’abrutir de soleil et de verdure verte. Je suis affolé de vastes toiles limpides dans lesquelles on pourra se baigner ! Je n’aime plus les demi-manières. Tout clair. Le noir seulement systématique, comme chez Ribot par exemple.

J’ai envie de donner des coups de canif ou au moins des coups de plume (de mon aile d’oie) dans les portraits à fonds mullâtres (sic), fussent-ils du basque Bonnat.

Un jour vous avez conseillé au peintre Blanche[2] devant moi, de ne pas mettre d’eau dans son vin.

— Mettez-vous toujours du vin dans l’eau de la rue Favart (8 pour les abonnés) ?

  1. Laforgue dut remettre ce voyage à Dusseldorf et ne semble pas y être allé par la suite.
  2. M. Jacques-Émile Blanche.