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LETTRES 1883-1887

sont sublimes à Paris. Et les chapeaux de femmes ! Allez passer des après-midi dans la foule aux magasins du Louvre et du Bon Marché.

J’oubliais. Tâchez de connaître le graveur en pointe sèche Desboutin et l’extraordinaire Bracquemond. Feuilletez les albums de Jacquemart.

Ne vous préoccupez pas de mes photographies[1]. Si elles vous servaient à quelque chose, emportez-les à Paris. Si Bernstein vous donne une lettre pour Ch. Ephrussi, celui-ci vous fera connaître qui vous voudrez.

Votre pessimisme deviendra plus noir encore dans les tristesses et les splendeurs de la ville monstre : vous lirez beaucoup. Votre pointe se fera plus libre, plus grasse, votre œil plus enveloppant et plus aigu et, avec votre imagination alors, vous ferez sensation à Paris.

Vous verrez comme la presse parisienne est admirable quand elle a découvert un véritable et original artiste.

Je serai à Paris dans deux mois. Sans doute j’aurai votre adresse. Au revoir.

Votre
Jules Laforgue.
  1. Des reproductions d’œuvres appartenant au musée du Louvre.