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LETTRES 1883-1887

vous n’y étiez pas, — et je regrette bien de n’avoir pas été vous voir, excusez-moi.

Mille merci pour les renseignements qui ont dû vous distraire de votre travail ou plutôt de vos rêveries. Comment ! vous avez lu l’Éducation sentimentale. Vous êtes vraiment extraordinaire : pessimiste comme vous l’êtes, tout Flaubert vous plaira.

Oui, je fais le Salon de Berlin tant bien que mal. Je parle longuement de vous comme de l’artiste le plus personnel, mais non sans reproche. Vous verrez, « qui aime bien châtie bien »…

Je dirai que je préfère le petit Menzel à ses deux Frédéric de la National Galerie. Je dirai du mal de Richter et aussi (??) de Gustrow, non en général, mais pour ses portraits de Salon que je trouve fades et bêtes.

J’ai vu à Cologne un joli J. Brandt, moins banal que tout ce qu’il fabrique en général, etc. Je crois que vous approuverez mes impressions. Tout de Hertel ne me plaît pas également, mais (impressionnisme à part) il a un joli tempérament de peintre (son aquarelle).

Quel vilain métier que celui de critique d’art, n’est-ce pas ? Ce métier a été déshonoré par tant d’ignorants et les artistes ont bien souvent raison