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ŒUVRES DE JULES LAFORGUE

médecins de Paris ; et depuis un mois qu’il me soigne, je guéris rapidement, j’ai encore jusqu’à septembre. Pendant tout ce mois je n’ai mis les pieds dehors que pour ma consultation.

Ah ! si papa, deux mois avant d’aller à Tarbes, s’était mis entre les mains d’un pareil médecin, au lieu de se soigner d’après des livres de hasard, cela lui aurait coûté deux cents francs et il vivrait encore, j’en suis sûr.

Tu me dis que tu attendais notre visite : tu es bien bonne. Mais ne t’ai-je pas dit que je devais rester en traitement jusqu’en fin septembre chez le Dr et puis quitter Paris ? Ne t’ai-je pas dit que je quittais absolument Paris en septembre et que de trois, quatre ans je n’y pouvais passer l’hiver ? Ce déplacement, comme tu penses, est une grosse question, il faut qu’en arrivant à l’endroit dit, une place m’y attende.

Je ne puis sortir, faire les démarches, naturellement. Mais tu n’as pas idée des amitiés, des dévouements que m’amènent les petites choses que je publie. La moindre page a du succès, et je n’ai pas un ennemi, chose rare si tu savais ? Donc, un ami, journaliste, qui a pour moi une admiration exagérée, colporte cela, s’occupe de me trouver quelque chose à Alger. Mais le plus probable est