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LETTRES 1883-1887

CXLVIII

À SA SŒUR

Juillet 2, août, 87
Paris, Mardi.
Ma chère Marie,

Une lettre de toi, et une bonne lettre, tu ne saurais croire le plaisir que tu m’as fait.

Mais, en vérité, et tout d’abord, tu es effrayante avec ces maternités successives ! Il me semble que si Leah était dans cet état, je vivrais dans des angoisses continuelles.

Et que de soucis ! une semaine a passé depuis ta lettre, j’espère qu’elle aura été décisive en bien pour Juliette.

Ma chère Marie, t’ai-je bien expliqué comme je suis malade ? Te souviens-tu des quintes de toux et des oppressions de papa ? Eh bien, j’en suis là, avec ces quintes, une moitié invariablement de la nuit. Mais, comme je te l’ai dit, je suis, soins et remèdes gratis, entre les mains d’un des grands