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ŒUVRES DE JULES LAFORGUE

coup de musique. Que faire à Berlin, sinon entendre beaucoup de musique ?

J’ai un ami, un des grands pianistes de demain[1], qui m’a fait connaître les trois cahiers de musique de Rollinat.

Je viens de lire et de relire les Névroses. Du talent, c’est certain, et au fond une sincère et intense émotion. Mais que de parti pris, — surtout que de cabotinage. Il est vrai que devant n’importe quel monsieur qui s’est fait un genre, il est bien difficile de dire où finit la correction de race et où commence le cabotinage. Et puis, à mon avis, il y a beaucoup de grossièretés de métier, des abus d’adjectifs souvent neutres intrinsèquement ou neutres à force d’être voulus.

Mon ami le pianiste (Théo Ysaye) et moi sommes fous des Contes de Villiers de l’Isle-Adam et des quelques vers sous le titre Conte d’Amour.

Savez-vous que je fais depuis deux semaines une pièce en prose en un acte se passant à Paris au mois d’avril 1882 ? [2] — Aussi quelques vers.

Hé ! n’avez-vous pas reçu ma dernière lettre ? Je vous y demandais certaine brochure sur l’Im-

  1. Théophile Ysaye.
  2. « Pierrot fumiste ».