Page:Laforgue - Œuvres complètes, t5, 1925.djvu/161

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
155
LETTRES 1883-1887

tration m’a déjà demandé des chapitres (si ce livre est bien lancé, quel rêve ! nous nous marierons tout de suite et nous irons vous voir, serait-ce en plein mois de janvier, pourvu que je ne meure pas de bonheur). Je vais donc en Belgique ; elle, reste ici et met ordre à ses dernières leçons. — Cela jusqu’au premier octobre.

Le premier octobre je reviens à Cologne où je l’attends à la gare ; elle arrivera vers huit heures du matin. Nous passons la journée à Cologne, et le même soir, par l’express de dix heures, nous partons pour Paris. Aussitôt arrivés (dix heures du matin), je l’accompagne dans une pension tenue par une vieille dame anglaise où elle sera avec d’autres jeunes filles, rue Denfert-Rochereau (pas loin de la rue Berthollet, comme tu vois). Elle demeurera là et y prendra ses repas. Elle donnera peut-être une leçon par jour et dans la maison même, — elle peut occuper un peu ses journées. De mon côté, je me mettrai à l’œuvre. Le soir, j’irai la chercher et nous sortirons un peu ensemble. Dans la journée, quand j’aurai un moment, je lui ferai visiter les musées, etc. (elle a déjà passé, en 1878, deux semaines à Paris avec deux de ses frères qui demeuraient à Asnières pour étudier le français) et alors nous nous marierons au plus tôt.