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ŒUVRES DE JULES LAFORGUE

Flameng (je me trompe, l’autre n’est que de Montenard). Ne trouves-tu pas Lhermitte trop sculptural, trop ronde-bosse, trop découpé ? Et comme le Nittis est intéressant (pas la place des Pyramides, — l’autre, le Carrousel).

Je ne t’ai pas encore dit que cette fois-ci, une fois à Paris, je m’y installe et n’en sors pas pour revenir ici. — Je commence déjà à envoyer mes affaires. Je logerai rue Laugier, 4. J’y publierai au plus tôt un livre « Berlin dans la rue », ce que je n’aurais jamais pu faire après avoir accepté une pension d’ici. Il est inutile que je reste ici plus longtemps. J’y ai exploité tout ce que j’avais à y exploiter, maintenant j’y perds mon temps. J’y fais plus de dettes que d’économies. Je perds en restant et n’ai nul intérêt à ne m’en aller qu’après décès, si proche que ce décès puisse être.

Je suis en ce moment comme toujours sans le sou ou du moins réduit au strict nécessaire. Mais tout compte fait j’arriverai à Paris avec 2.000 fr. De quoi vivre dix mois modestement, en attendant de trouver quelque chose, ce qui ne sera pas absolument facile. Je puis croire en tout cas que le livre sur Berlin me rapportera quelque chose.

Mais tout plutôt qu’un second hiver à Berlin. J’y perds mon temps sans intérêt et j’ai par lassi-