Page:Laforgue - Œuvres complètes, t5, 1925.djvu/153

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
147
LETTRES 1883-1887

mon séjour ici en ce que cet éloignement de Paris m’a empêché de publier des sottises qui m’auraient ensuite fait faire du mauvais sang toute ma vie. — Maintenant je puis publier hardiment. Je sais quand j’ouvre un journal où il y a un article sur moi que je serai pris au moins au sérieux.

As-tu été à l’Exposition de Blanc et de Noir. Regarde les aquarelles de mon ami Skarbina (un Croate né à Berlin et installé à Paris).

J’ai ici deux aquarelles de lui, mon portrait. Je te mènerai chez lui aux vacances. Il demeure boulevard de Clichy, dans ton quartier.

As-tu été voir l’Exp. des aquarelles de Gustave Moreau ?

Je t’envoie tous les numéros jusqu’ici de la Revue Illustrée. Je t’envoie aussi le roman de Zola, l’Œuvre. Claude est un peu Manet ; Sandoz, c’est Zola, et Vagnerolles, Gervex, dit-on.

Tâche de voir des Rafaëlli, et des Monet. Passe le plus souvent à la vitrine de la place Vendôme, il y a souvent des Impressionnistes.

Est-ce qu’il y a toujours au Luxembourg ces fleurs de Quost et une chose en gris de Barreau (ou Berbeaux)[1] et les 2 marines merveilleuses de

  1. Le peintre Émile Barau, auteur du tableau : Sur la Suippes.