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LETTRES 1883-1887

Il fait triste ici, il neigeotte et le Rhin est toujours plat comme une sole et par conséquent peu encombré de bateaux.

J’espère pour vous (êtes-vous mélomane ?) qu’on va réformer ce pauvre Opéra. Ah ! si on faisait un pont d’or, sans cahier des charges, à Lamoureux ! Vous souvenez-vous des articles de Weiss sur l’Opéra de Francfort-sur-le-Mein ?

Mais non, vous serez encore longtemps abandonné, à Guillaume Tell, au Prophète, à Robert le Diable. Et moi j’entendrai bientôt encore la Walküre.

Je verrai aussi en arrivant le numéro de décembre de la Gazette. Y avez-vous quelque chose ?

L’auteur de l’article sur les Affiches [1] est-il aussi l’auteur de la Velléda qui est au Luxembourg ?

À bientôt, c’est-à-dire à une prochaine lettre, car en voici encore pour dix mois loin de Paris. Mais qui sait ce qui adviendra ?

Une poignée de main à M. votre frère. Mes bien respectueuses salutations à Madame votre Mère.

Votre dévoué

Jules Laforgue.

P.-S. — Que je vous dise, seulement pour mé-

  1. Ernest Maindron, Les Affiches illustrées, Paris, Launette, 1886, in-4. Cet écrivain n’avait rien de commun avec le sculpteur Hippolyte Maindron, auteur de la Velléda.