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LETTRES 1883-1887

Je crois que nous serons vendredi ou samedi à Hombourg (près Francfort). Nous quittons Hombourg le 10 août et, voilà le hic, j’ai peur d’avoir à passer encore, avant mon congé, une ou deux semaines au Babelsberg ou Potsdam, c’est-à-dire Berlin.

Avez-vous déjà quitté Paris ? (J’attends un petit mot de, ou de la part de Cros, pour répondre à M. Treu)[1].

Vous me dites : si je vais à Spa. Pourquoi irais-je à Spa ? J’irai directement à Paris. J’ai les Rimes de joie[2] parmi mes bouquins. Je m’étais longtemps proposé d’aller cette fois-ci à Londres. Mais « faulte de monnaie ! »

Nous y irons un jour ensemble plutôt.

Il est une heure, je ne suis encore ni lavé, ni habillé. J’irai à Constance dans une demi-heure. Au fond, je continue à mener la même vie vide. Il serait temps que je fisse autre chose. Je vous trouve heureux et complet, vous, d’être installé dans une existence. Je vais encore à l’état de colis. J’aurais pu et j’aurais dû faire en ces trois ans des économies qui me permissent de quitter cet ici, de

  1. Voir la note de la lettre d’avril 1884.
  2. De Théodore Hannon.