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LETTRES 1881-1882

XXIII

À Mme MULLEZER

Berlin, 23 janvier 1882.
Mon cher poète,

Mes meilleurs remerciements pour votre bonne et spirituelle lettre. Ne pouvant vous les faire de vive voix, je vous les transmets par la poste et j’abuse de ce prétexte pour remplir les quatre pages que voici.

Je ne vous cacherai pas la belle peur que j’avais que cette affaire des sonnets, si outrecuidamment corrigés par moi, n’eût jeté, comme on dit, un froid dans nos relations à peine encore ébauchées. Mais me voilà trop rassuré par la charmante poignée de main que vous m’envoyez ; mais, je me trompe, c’est « l’expression de vos meilleurs sentiments » que vous m’envoyez. Que veut dire « meilleurs sentiments » ? Simple formule, sans doute. C’est au mieux.