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Il m’arrivait encore d’être tiré du sommeil par le passage du veilleur. Deux ou trois fois chaque nuit, il traversait le dortoir de sa marche boiteuse ; sa lanterne projetait un secteur clair sur le plancher, il l’élevait jusqu’au visage du dormeur qui parlait haut et secouait l’extrémité du lit de fer pour obtenir le silence. Je m’éveillai, une fois, comme il fermait le lavabo ruisselant depuis des heures, et dont le bruit d’eau mêlait à mon rêve une impression d’interminable pluie. La plupart du temps, il passait comme une vision de plus dans le songe de ceux qui le pouvaient entrevoir. Derrière lui se reformait la pénombre tranquille. L’alcôve était un temple devant lequel palpitait la