Page:Lafon - L’Élève Gilles, 1912.pdf/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’épais dictionnaires, et devait souvent laisser sa besogne pour réprimer quelque bruit, renseigner les élèves embarrassés ou en exciter d’autres au devoir dont ils se laissaient distraire.

Quelques-uns apportaient de l’application à leur tâche, mais, dès que le poêle devenu rouge répandait sa chaleur, la somnolence pesait sur cette étude du matin. Je n’y échappais guère, et je ne me penchais sur mon livre que pour mieux cacher mes yeux lourds. Parfois, le ciel se colorant derrière les arbres de la cour, attirait l’attention de l’un de nous qui montrait aux autres ce prétexte à s’extasier. Il s’empourpra tellement à certaines aurores, que plusieurs se demandaient, rêvant d’incendie, ce qu’ils sauveraient d’abord de leur casier.

Mon autre voisin, Calvat, était court et robuste ; l’immobilité lui devenait si pénible dès qu’il l’observait un quart d’heure, qu’après avoir vainement sollicité l’autorisation de sortir, il tentait d’obtenir du maître celle