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J’eusse passé la nuit à l’entendre, mais elle me pria de monter en m’assurant qu’elle aurait vite fait de me rejoindre. Je me couchai avec confiance et l’attendis, les yeux ouverts, dans l’ombre, de peur de laisser le sommeil me gagner. Mais bien du temps s’écoula avant qu’elle parût se souvenir de sa promesse. Je l’entendis pourtant pénétrer dans sa chambre, ouvrir son sac, et ranger sur le marbre les objets de toilette, aller, venir, se coucher enfin, et je m’endormis, réconforté de sa présence.

Ce fut elle qui me réveilla le lendemain ; elle voulut aider à mon lever. J’appris alors que le but de son voyage n’était pas de me venir chercher ; mon père désirait visiter le Midi, y séjourner probablement, et peut-être plusieurs mois… Afin de ne pas interrompre mes études, on avait décidé de me mettre en pension à V… Ma tante devait veiller sur moi, me faire sortir jeudis et dimanches, et se tenir au courant de mes progrès.

Il y eut en moi une joie sourde de ne pas