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En me couchant, des chants de joie m’environnaient encore, et je les redisais en pensant à ma mère de qui je les avais appris. Je savais la revoir bientôt, puisque le mois ne pouvait finir sans qu’elle vînt me chercher. Elle n’avait point redit, dans ses lettres, que cela dût être à Noël, mais rien ne prouvait que le lendemain ne l’amènerait pas, et je me flattais de cette espérance. La bougie éteinte, je m’aperçus qu’on avait oublié de tirer les volets, et que la clarté lunaire baignait ma chambre. Le dessin de la fenêtre se projetait sur le tapis. Je considérai, aux vitres nues, le scintillement profond de la nuit, et je demeurai sans aucune crainte, les yeux clos, avec le sentiment d’une présence céleste à mon chevet.