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pleine de fidèles, où l’on saluait discrètement. Ma tante possédait une chaise et un prie-Dieu marqués à son nom, que la loueuse avait soin de tenir dans les premiers rangs, à la même place. Il fallut solliciter une vieille dame pour qu’elle me cédât la sienne auprès de ma tante. Les enfants de chœur, suivis des prêtres, processionnaient déjà autour de la nef, le Veni Creator commençait. Des jeunes filles chantèrent au Kyrie ; on lisait l’Évangile à voix haute après que chacun s’était purifié le front et les lèvres d’un signe de croix. Le sermon engagea les fidèles à veiller dans l’attente des jours saints, et le prêtre passa dans les rangs avec une aumônière rouge où chacun laissait tomber un sou. Les chœurs reprirent au Credo ; une famille offrait le pain bénit qui sentait l’encens et la frangipane, et qui retint mon attention jusqu’aux dernières prières que l’officiant récita, à genoux devant l’autel, une main sur le calice, le dos roidi par la chasuble brodée. On sortit. Segonde qui se plaçait aux bas-côtés,