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Un doux matin se leva chaque jour sur ma vie qu’il baignait de clarté bleue, et de saine fraîcheur.

Je ne savais de la saison triste que le visage ennuyé qu’elle montre à la ville, ses ciels lourds sur les toits, et la boue des rues obscures. Je découvris la splendeur de l’Hiver. Ma chambre, située à l’extrémité de l’aile gauche, ouvrait sur les champs que les vignes dépouillées peuplaient de serpents noirs et de piquets, mais la pureté du ciel pâle s’étendait sur elles, jusqu’aux lointains à peine brumeux ; un coteau se haussait portant un village où le clocher pointait ; des pas claquaient sur la route aperçue, et des voix, parfois, en venaient.