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Lorsqu’au lendemain des funèbres cérémonies nous tentâmes de reprendre la vie accoutumée, un grand accablement nous saisit. Ma mère demeurait des heures en une sorte de langueur où d’affreux songes l’empêchaient de goûter le repos. Pour rien au monde je n’aurais consenti à garder ma chambre éloignée ; dès le premier soir je repris le cabinet qui touchait à la sienne. Elle parut insensible à mon retour près d’elle, et, comme je voulais l’embrasser, elle me repoussa d’un geste où je crus retrouver l’impatience de mon père, et dont je restai bien peiné.

On ne parlait plus qu’à mi-voix ; ma tante qui se faisait maternelle entourait de soins la