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projet que je venais de former. Cependant, elle ne paraissait nullement émue, et fixait l’extrémité d’un de ses pieds dont elle grattait le parquet ; un peu de gêne lui venait seulement, de voir se prolonger devant elle une discussion dont elle se savait l’objet. On me permit du moins de l’embrasser, en m’assurant que ma demande serait examinée ; elle me tendit docilement la joue et sortit après une révérence, sans que personne l’ait vu sourire.

Un grand ennui me vint de son départ. Il m’arrivait, le soir, de penser avec terreur qu’un jour de moins me séparait de la rentrée, et, comme pour accroître mes regrets, les chaleurs revenues, en même temps qu’elles me rappelaient les beaux jours, faisaient moins désirable la reprise des études. Il me fallait terminer mes devoirs de vacances dont ma mère m’avait seulement fait écrire quelques pages. Je dus m’y mettre avec courage, après chaque déjeuner, alors qu’elle montait près de mon père. Ma tante s’installait à