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Vielleuse et la Muse. Nous ne jouâmes pas ; elle me raconta beaucoup de choses sur ses parents qui habitaient à mi-route du Chef-lieu, dans une propriété plus belle que La Grangère. Le lendemain, elle revint avec sa poupée qu’elle me présenta ; je trouvai celle-ci mal habillée et le dis à Zoé en lui désignant le haut de la robe qui se gonflait étrangement. La petite fille sourit et me demanda de deviner la cause de cette inélégance ; j’allais dire ma pensée quand la malice que je vis dans les yeux bigles me retint. Je voulus que Zoé s’expliquât la première ; elle n’y daigna point consentir, et nous décidâmes d’écrire chacun sur un morceau de papier ce que nous n’osions nous confier. Nous fîmes ainsi, puis échangeâmes nos billets ; j’avais mis sur le mien : un abcès ; je trouvai sur l’autre : une montre, mais un mot effacé au-dessous me révéla que ma voisine ne s’était point livrée, et le sourire qu’elle gardait me gêna.

Nous ne nous vîmes pas de quelques jours