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Il y eut, cette année-là, des chaleurs telles que je ne me rappelle pas en avoir subi de semblables. Les après-midis devenus torrides nous firent chercher refuge au salon, dans le demi-jour des persiennes jointes ; mais la température y était encore étouffante, et c’est à l’entrée du couloir que nous finîmes par nous établir. La porte ouverte sur le jardin était tendue d’un store en paille, à travers quoi les arbres m’apparaissaient éloignés, vaporeux ainsi qu’un mirage. Une incessante menace était dans l’air ; elle me faisait sans force, accablé du poids de mes membres, et j’en souffrais d’autant plus que ma mère nous laissait alors pour se rendre près de mon père, que cet état de l’atmo-