Page:Lafon - L’Élève Gilles, 1912.pdf/213

Cette page a été validée par deux contributeurs.


IV


Les jours vinrent à moi de nouveau paisibles et purs. Leur cours semblait celui d’une eau tranquille où le ciel se reflète complaisamment ; je ne savais que les regarder s’épandre sur la maison et le jardin. Je traînais, le matin, un fauteuil d’osier sous les arbres et j’y demeurais, un livre inutile sur les genoux, les yeux mi-clos, le regard vide, heureux de la fraîcheur de l’air sur mes bras nus dans une blouse de toile. Je ne laissais mon rêve que pour me déplacer avec l’ombre et me rendre à l’appel de Segonde, lorsque le déjeuner était servi. Des noms d’élèves vivaient encore en moi ; il suffisait que ma