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eusse en secret comparés. Il en vint deux qui stationnèrent et que je reconnus être Bereng et Courtot. Leurs voix qui d’autre part me les désignèrent, me parvenaient très nettement ; je ne fus pas longtemps à comprendre qu’ils s’entretenaient de moi. Bereng expliquait à Courtot comment, d’après ce que je lui avais dit, une indisposition de ma tante empêchait que je remplisse ma promesse de le faire sortir un dimanche ; mais Courtot se montrait sceptique ; il tenait d’un externe la nouvelle que mes parents séjournaient à La Grangère, et Bereng s’étonnait que je ne lui en eusse pas fait part. — « Il ne te fera jamais venir tant qu’ils y seront », fit Courtot ; comme Bereng le questionnait : « Ce n’est pas sa tante, reprit-il, qui est malade, c’est son père ! » Et Bereng l’ayant interrogé de nouveau, Courtot ne répondit pas tout de suite, mais je vis l’ombre de sa main se porter vers l’ombre de son front, et je compris qu’il se penchait pour parler bas.