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Deux vrais amis vivaient au Mo-no-mo-ta-pa ;
L’un ne possédait rien qui n’appartînt à l’autre.
Les amis de ce pays-là
Valent bien, dit-on, ceux du nôtre…

Il ne devait apprendre que jusqu’à ce passage :

Lequel aimait le mieux ; que t’en semble, lecteur ?


mais je lus d’un trait tout le reste, tant la fable me parut belle, et je revins à ce vers :

Qu’un ami véritable est une douce chose !

Je le montrai à Bereng qui à son tour, lorsque nous fûmes en étude, me fit passer son livre de lecture ouvert à une poésie de Ducis sur l’amitié ; je l’en remerciai en souriant. Peu après, je reçus un quatrain d’inspiration analogue, dont les vers, s’ils me semblaient moins harmonieux que ceux que je venais de lire, avaient ce mérite de s’adresser à moi. Le soir, Bereng me tendit la main en laissant les rangs au dortoir.

Dès lors, nous nous retrouvâmes pour cau-