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Le lendemain, je me persuadai de ma guérison tant je craignais une nouvelle journée solitaire, et aussi parce qu’il me tardait de voir l’arbre tombé. Les Grands l’entouraient quand nous descendîmes, et, comme il se trouvait dans leur cour, il nous fallut nous contenter de le considérer de la barrière contre laquelle toute notre Division se rassembla. Le vent l’avait jeté sur le mur de clôture qui s’était éboulé sous lui ; une brèche en demi-lune laissait deviner, à travers la masse touffue de l’ormeau, un jardin profond dont nous ne voyions d’ordinaire que les hauts feuillages balancés. La plus vive curiosité nous tenait d’approcher de la brèche ; elle devint irrésistible pour moi, lorsque deux jours après, l’arbre débité et enlevé, le parc