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une explosion terrible, qui me fit croire que le toit s’effondrait, et je restai, les dents serrées, sans plus bouger. Mais le tumulte s’apaisa ; de sourds grondements traînèrent encore sur la campagne, puis la pluie seule continua de bruire comme un fleuve qui eût passé. Je demeurai oppressé et fiévreux ; l’ombre vint de bonne heure, et toutes mes frayeurs avec elle. J’eusse souhaité la présence de la Taupe ; je ne pus que me raidir et, la couverture aux oreilles, attendre l’heure du coucher. Je retrouvai enfin la paix avec le voisinage de mes camarades. Rupert se pencha pour me demander si j’avais entendu le tonnerre et me dire que la foudre avait abattu un des arbres de la grande cour… Je ne sais ce qui m’émut le plus de la catastrophe ou de sa confidence, mais je pus enfin m’endormir malgré le fredonnement des moustiques qui voletaient autour de moi.