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Les nuits devenaient chaudes ; les plus grands insistaient pour qu’après le coucher M. Laurin ouvrît les fenêtres. Il n’y consentit point d’abord, puis s’y décida en mettant à cette faveur la condition de notre plus parfait silence.

On n’allumait plus les lampes, une lueur diffuse entrait par les baies ; sagement étendus, nous goûtions le plaisir de sentir s’alléger l’atmosphère et la fraîcheur du dehors purifier l’air autour de nous. Je voyais de mon lit, tout un morceau du ciel pâle qui s’obscurcissait peu à peu jusqu’à laisser paraître les étoiles. La première était menue, intermittente dans sa clarté, et je restais incertain de l’avoir vue ; elle se précisait cepen-