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Juin passait ; les jours semblaient ne plus pouvoir mourir. Ils traînaient sur la cour leur lueur finissante que nous y retrouvions après le dîner, car une récréation précédait maintenant la montée au dortoir, et sa durée se réglait sur celle du crépuscule. Cette récréation n’était jamais bien bruyante ; certains ramassaient les fleurs de l’acacia pour en manger le pistil sucré ou en humer le parfum dans leurs mains emplies ; la plupart, assis ou couchés sur les marches, conversaient ; d’autres, plus actifs, tournaient inquiets de quelque chose à faire. Ceux-ci imaginèrent un jour de mettre le feu à des papiers froissés dont ils avaient bourré un ormeau creux. Ravet fournit les allumettes