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tardions jamais à connaître ces envois, en général des quatrains, parce que l’auteur et le destinataire les répandaient également. Il m’arriva d’en copier, la césure y était parfois inattendue ; il y en avait dans le goût de ceux-ci qui s’intitulaient Rêverie et se disaient « inachevés ».

C’était par une nuit sereine et sans étoile,
Sur l’océan, on ne voyait aucune voile ;
Parfois, le cri d’une mouette, rauque et rude,
Réveillait les échos de cette solitude…

Il s’en trouvait de plus proprement didactiques :

Ces vers, à l’un de mes amis je les dédie,
Afin qu’il apprenne ce que la calomnie,
Entre camarades, peut causer de ravages…
Surtout ne l’oublie pas, car c’est un conseil sage.

Courtot ne profitait pas assez d’aussi précieux avis, et se plaisait à colporter de prétendues médisances qu’il inventait à plaisir, et qui le firent surnommer la « Portière ». Quant à Daunis, son calme et la blancheur de son teint lui valurent le nom de « Pain-