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plume qu’il essuyait ensuite sur la table comme un pinceau. Il écrivait peu et fort vite ; cependant, il se tenait sage et se contentait de faire passer un billet à Mouque lorsqu’il renonçait à résoudre quelque difficulté. Celui-ci haussait les épaules et disait n’avoir pas le temps de s’occuper d’autrui, puis il finissait par faire ce qui lui était demandé en jurant que cette complaisance serait la dernière. Comme je les séparais, je dus me charger des messages. Rupert toussait légèrement et jetait le papier plié sous mon banc où il me fallait l’aller chercher pour le remettre au destinataire ; il semblait m’ignorer, et quand, à mon tour, je lui faisais passer la réponse que j’avais soin, en me penchant, de déposer sur sa table, il ne me remerciait pas même d’un regard. Quelquefois, il m’appelait et m’ordonnait de prévenir Mouque avec qui il causait, par dessus ma tête penchée. Je vis un jour Calvat qui ramassait les papiers froissés lui pincer une jambe sans obtenir le cri qu’il espérait ; Rupert se