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J’eus enfin en me réveillant, un dimanche, la joie de penser que j’allais sortir dans quelques heures ; j’en avais reçu l’assurance la veille, par Maria venue me dire en se rendant au marché, que ma tante me prendrait au retour de la grand’messe. Lorsque la voiture m’emporta, je souhaitais en moi-même que ce fût pour longtemps ; puis un tel besoin de parler me saisit que je persistais, malgré le tapage des vitres, à renseigner ma tante sur le règlement de ma nouvelle vie. Elle se perdait dans la distribution des heures, mais je me répétais avec complaisance, au point de ne pas m’apercevoir que nous arrivions.

Il me fallait reconquérir mon domaine ; je parcourus le jardin que j’avais laissé mort