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La cloche sonnait alors l’heure la plus lourde de la journée. Notre effectif réduit par les permis de sortie, laissait vide la moitié des bancs, ce qui nous forçait de penser aux absents heureux. Oubliés ou punis, nous étions ceux que le dimanche avait déçus. Pendant la monotonie de la semaine, nous persistions à attendre de lui notre part de joie hebdomadaire. La messe ouïe dès le réveil, à la Chapelle, nous semblait déjà une promesse ; la matinée passait, partagée entre l’étude et la cour, la promenade, malgré l’ennui de l’habillage, l’inspection au départ, nous distrayait encore ; mais, au retour, la seule perspective nous restait de trois heures d’immobilité sous les hautes lampes, d’un dîner rapide et du coucher prompt… Il fallait bien s’avouer que le dimanche n’avait pour nous rien tenu de ses promesses. Les livres de contes ne nous tentaient même plus ; Bereng les connaissait depuis quatre ans et couché sur sa table, répondait : « Je m’ennuie ! » à M. Laurin qui le priait de se