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Trois semaines passèrent sans que l’on me permît de revoir La Grangère. Segonde qui venait me porter des fruits ou des confitures, prétextait je ne sais quelle indisposition de ma tante ; je pense que celle-ci ne faisait qu’obéir aux conseils du Directeur, et que c’était pour m’habituer mieux à ma nouvelle vie qu’on me privait d’en sortir. Je m’en plaignis à ma mère. Je lui écrivais le jeudi et le dimanche, seuls jours où nous fussions autorisés à correspondre ; je l’aurais fait plus souvent si j’avais pu, comme mes camarades, cacher mon travail, mais j’occupais la première rangée de tables en étude et mon papier à lettres était rose. Le maître se serait bien vite aperçu