Page:Laffitte - Le grand malaise des sociétés modernes et son unique remède.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des îlots nus au milieu d’une ville grandissante. À New-York on a vu une famille, la famille Astor, gagner ainsi une fortune, que l’on évaluait avant la guerre à quelques centaines de millions, uniquement parce que, New-York étant située dans une île, un ingénieux et prévoyant ancêtre des Astor actuels avait pris la précaution d’acheter presque tout le territoire non bâti de l’île. À Paris, des fortunes considérables ont été faites dans les mêmes conditions : l’accaparement suivi de l’abstention prolongée. En Angleterre la propriété du sol des districts nouveaux des grandes villes appartient souvent à quelque lord et les constructions doivent lui faire retour en même temps que le sol au bout d’un certain nombre d’années. Leroy-Beaulieu cite le singulier spectacle d’une ville de plus de dix mille âmes, aux environs de Rochdale, mise à l’encan en janvier 1880 et adjugée à un simple particulier. Le marquis de Westminster doit la meilleure partie de son immense fortune à des terrains donnés à bail par ses ancêtres, à l’état de terrains vagues et qui lui sont revenus avec un quartier de Londres, dans West End, bâti dessus.

Ce petit jeu, on conçoit aisément que l’on puisse le recommencer avec toutes les villes du monde. Nous nous contenterons de l’exercer sur Paris. « Les variations de prix de ce sol parisien, renfermé dans les fortifications présentes,

63