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du travail personnel, aliénables, non pas cependant librement ni sans contrôle.

En résumé on voit à Java le régime de la communauté des terres et de la propriété privée extrêmement restreinte, assurer à la dessa, comme au mir, une vie économique fort avantageuse. Si l’on songe aussi que l’irrigation des rizières, qui sont la principale culture javanaise, nécessite de véritables travaux d’art pour amener l’eau depuis les torrents des montagnes, et que ces travaux non seulement sont accomplis malgré l’allotement périodique, mais encore n’auraient pu être menés à bien sans le régime de la communauté, on comprendra que l’habitant soit si fortement attaché à un système de répartition du sol qui lui assure une vie heureuse. Le Javanais garde d’ailleurs, au sein de sa communauté, une certaine indépendance ; s’il désire par exemple augmenter son bien-être ou ses revenus, il le peut en obtenant des secondes récoltes, dont la culture est tout à fait libre et individuelle.

Des résultats d’une enquête faite à Java par le gouvernement hollandais de 1876 à 1880 il résulte que, depuis 1830, la propriété collective a gagné considérablement de terrain sur la propriété privée. Le même rapport constate que les terres communes sont cultivées de la même façon que les terres privées.

À différentes reprises, il a été question dans

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